Au revoir Papy

Un an sans toi…

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On se souvient du bleu de ta belle salopette,
Où frottait ton couteau, où dormait ta casquette.

Ce fameux couvre-chef qu’on te piquait souvent,
Pour mieux te ressembler, t’embêter un instant.

On se souvient aussi des légumes du jardin,
Des fleurs et de la terre, dont tu prenais grand soin.

Tout ce p’tit univers où chantaient les oiseaux,
Où les poules, les lapins, semblaient nous dire des mots.

Tu nous as fabriqué de belles choses en osier,
Pour porter nos cueillettes et bercer nos poupées.

Quand tu nous baladais avec ta bicyclette,
C’était le Tour de France ! Pas de petites roulettes.

On ne se lassait pas de se faire taquiner,
De tes tapes sur les cuisses, de se faire chatouiller.

On aimait ton humour et tes belles histoires,
Elles resteront toujours, égayer nos mémoires.

Toi qui t’inquiétais tant du niveau de la Loire,
On la surveille pour toi, Papy, tu peux lui dire « Au revoir ».

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Tes petits enfants.
(écrit le 3 janvier 2007)

Sans tronc ni patte

Si tu me laisses faire, je gravirai les dunes,
D’une terre bien plate, d’un plateau sur ma lune.
Et en croisant mes fers, je n’aurai de rancune,
L’introspection dilate, mes craintes une à une.

Je te donne le reste, car le tout n’est pas miens,
Le sens est en désordre, je le sais mais j’y tiens.
Ma mission cette peste, je la men’rai à bien,
J’écrirai tout dans l’ordre, je ne garderai rien.

L’écriture intuitive, a du bon mais parfois,
On a peur des maux, qui peuvent jaillir ma foi.
Les rires comme incentives, font du bien à mon foie,
Qui draine mal les mots, pas tout l’temps mais des fois.

Quel méli-mélo, dans ce sans queue ni tête,
Des phrases conjuguées, dansent sans qu’elles n’arrêtent.
Dans des lignes on met l’eau, poussent des marionnettes,
J’en reste subjugué, au présent c’est un fait.

Si tu reprends la route, évite ce poème,
Faut vraiment le vouloir, pour cuver ce qu’il sème.
Si jamais tu en doutes, vis sa vie de bohème,
Reprends ton arrosoir, oublie donc l’OGM.

Poème du vendredi, c’est l’début de la fin,
J’en zozote, de mes dents, j’vous f’rai pas un deffin.
Ça vaut pas un radis. Tiens? Marrant, j’ai pas faim,
Grattant ma pomme d’Adam, je vous libère enfin.

L’âne sœur

Je me souviens très bien, de ce matin d’été,
Les paroles de Fanfan, étaient toutes en fleurs,
Ce n’était pas pour rien, mais pour m’féliciter,
Moi qui étais enfant, d’avoir une petite sœur.

Quel moment émouvant, même encore le disant,
Je rêvais l’avenir, « Quelle sera donc sa place ? »,
Et je pensais souvent, du haut de mes dix ans,
Que l’on allait bien rire, même que c’est trop la classe !

Je me sentais plus grand, j’étais alors grand frère,
Du miens j’devais copier, toute l’habileté,
J’ai eu pour être franc, un poids sur la crinière,
Qui s’appelle en six pieds, responsabilité.

Ce matin est passé, depuis dix-huit printemps,
Une majeure au grand cœur, parsemée de fous rires,
Ne serait pas assez, pour la décrire maint’nant,
Mais continue p’tite sœur, tu nous donnes le sourire.

Un « Maman » privilégié

Les premières poésies, j’les ai apprises pour elle,
Les joues toutes rosies, lui récitant pêle-mêle.

Celle-ci de ma plume, je veux la lui offrir,
Timide mais j’assume, je sais qu’elle peut en rire.

Lui consacrer une fête, c’est quand même peu de chose,
Elle n’en a qu’une en tête, peindre nos vies en rose.

Pour elle l’essentiel, elle me l’a dit un jour,
Des pouvoirs démentiels, gentillesse et « bonjour ».

Je pense à mes amies, qui deviennent mamans,
Et surtout à la mienne, que j’aime énormément.

Je suis sincèrement fier d’être un de tes fils,
Merci beaucoup Maman, pour tous tes sacrifices.

C’est la faim de tout !

Je veux tout découvrir autant que partager,
À la vie j’veux m’offrir pour mieux m’y engager.

Comment trouver le temps de vivre sans vitesse,
Dévorer jusqu’au sang ce livre plein d’ivresse ?

À vouloir tout gravir, les sommets sont plus rudes,
Faut-il vraiment choisir une seule voie d’étude ?

Pourquoi forger des lois de quelques vanités ?
C’est con de perdre foi en notre humanité.

J’aime chercher le mieux d’univers opposés,
Peut-être est-ce au milieu qu’il me faut me poser.

J’y vois bien une maison et un phare pour m’y choir,
De ce tour d’horizon, je pourrais tout y voir.

Faire le tour de la terre, c’est rester dans la lune,
Mieux comprendre nos pairs et plutôt deux fois qu’une.

Sur une carte, dans la chair, je ne trouve de chez moi,
Mais près d’un être cher, le bien-être s’assoit.

Vous voulez mon avis ? Faut trouver la cadence,
Pour mieux rythmer sa vie, guérir les dépendances.

À mes pieds, à mon cœur, s’imposent des variations,
L’affluent des bonheurs n’a pas qu’une direction.

Face à cette boulimie, impuissants nous naissons,
Chacun sa route l’ami, tu connais la chanson.

Concurrence déloyale

Je me dois de confier ma haine contre un filou,
Ennemi ou ami, pas deux termes plus flous.

Un ennemi juré, un ami déloyal,
Je vais me faire curé, j’aurai une paix royale.

Bien que sa compagnie me semble délicieuse,
C’est bien une félonie, ses manières vicieuses.

Il a le goût pour plaire, une sacrée bonne mine,
Sans en avoir l’air, son nacré embobine.

Parce que pour plaire aux filles, pas besoin de draguer,
C’est pour lui qu’leurs yeux brillent et il vient nous narguer.

Voilà, pour faire son rat, il nous fera des signes,
Pendant qu’nous, on courra pour n’pas perdre la ligne.

Sous son bel emballage, de beaux abdominaux,
Dont il fait étalage, jouant les marginaux.

Je jalouse son bronzage et son odeur charmante,
Il traverse les âges, rend les femmes aimantes.

Oui les filles vous craquez ! Faut mettre le holà.
On existe pourtant après le chocolat !

Parce que quand, avoue-le, devant moi, nue, t’es là,
Tu saurais préférer, une crêpe au Nutella.

Sonnet d’ânes

On rencontre du monde en sortant de l’étable,
Des équidés abondent, des plus aux moins aimables.
Sans tous vous les citer, j’en retiendrai certains,
L’âne voudrait en parler, sans en avoir l’air d’un.

Derrière une fumée rance, on peut apercevoir,
Beaucoup de contenance pour plaire à l’auditoire.
Les dépendants s’arrêtent devant l’âne Ikotine,
Promis demain j’arrête, je l’évite en routine.

Nous écoutons la vie, de monsieur l’âne Oblaisse,
Contestons ses avis, car des propos nous blessent.
C’est pire que d’endurer, bouriquette Dugralle.

Le dernier est moins bête, mais il ne sait pas lire,
Car pour l’âne Alfabète, y’a pas de quoi en rire.
Soyez-en assurés, son défaut m’est égal.

L’âne Ormandy

Je reviens d’un week-end des plus ensoleillés,
Où sourires et fous-rires se seront relayés.

Le vent pousse le froid sur la plage d’Houlgate,
Les douces trajectoires du cerf-volant nous gâtent.

Le barbecue semblait vouloir rivaliser,
Avec le soleil, leurs deux feus attisés.

Quat’lapins sont passés déposer leurs p’tits oeufs,
J’ai cueilli sans casser ces plaisirs bien à eux.

La campagne alentour nous a surpris sans trêve,
Ses paysages entourent la maison de nos rêves.

J’y ai croisé des ânes pour le moins anonymes,
Feignant de reconnaître leur ami l’âne Onîm.

J’aime les sillages des ruelles d’Honfleur,
Ville d’un mariage, de bonheurs et de fleurs.

J’ai fait une connaissance, voici l’âne Ormandy,
Je repasserai le voir, parce que le coeur m’en dit.