L’amour par anticipation

Il était temps que je t’écrive,
Tu es celle que j’attendais,
Je suis posé sur l’autre rive,
Si jamais tu te demandais.

Comment vas-tu depuis toujours ?
Je souhaite avoir de tes nouvelles.
Pourrais-tu me remettre à jour,
En donnant un coup d’manivelle ?

Regarde, prends-le, ça c’est pour toi.
Je l’ai fabriqué de mes mains,
Pour mon cœur ou pour notre toit,
Ce diffuseur de lendemains.

L’avantage pour le moment,
C’est que je ne me risque pas,
A m’enivrer tout doucement,
Tendrement au creux de tes bras.

D’ici tu es déjà si belle,
Mais ma vision est déformée,
Par le son du prénom de celle,
Que je ne saurais pas nommer.

En attendant de te croiser,
Je te le dis sans ton accord,
Avant de pouvoir traverser,
Que je ne t’aime pas encore.

Problème de fond

Quand les mots prennent forme, je les ai face au nez.
En y mettant les formes, j’aime les façonner.

Faire le maniéré ? Non merci, sans façon.
J’aime la manière et… l’art sans contrefaçon.

Ce serait formidable, sans faire de manière,
Une forme façonnable, de toutes les matières*.

Toutes piles et faces ont, leur chance de tomber,
De toutes les façons, c’est façon de parler.

Qu’importe qui t’informe, me dit un âne hier,
L’important c’est la forme… d’une certaine manière.

*initialement « manières », changé le 01/12/21

Au revoir Papy

Un an sans toi…

~

On se souvient du bleu de ta belle salopette,
Où frottait ton couteau, où dormait ta casquette.

Ce fameux couvre-chef qu’on te piquait souvent,
Pour mieux te ressembler, t’embêter un instant.

On se souvient aussi des légumes du jardin,
Des fleurs et de la terre, dont tu prenais grand soin.

Tout ce p’tit univers où chantaient les oiseaux,
Où les poules, les lapins, semblaient nous dire des mots.

Tu nous as fabriqué de belles choses en osier,
Pour porter nos cueillettes et bercer nos poupées.

Quand tu nous baladais avec ta bicyclette,
C’était le Tour de France ! Pas de petites roulettes.

On ne se lassait pas de se faire taquiner,
De tes tapes sur les cuisses, de se faire chatouiller.

On aimait ton humour et tes belles histoires,
Elles resteront toujours, égayer nos mémoires.

Toi qui t’inquiétais tant du niveau de la Loire,
On la surveille pour toi, Papy, tu peux lui dire « Au revoir ».

~

Tes petits enfants.
(écrit le 3 janvier 2007)