Concurrence déloyale

Je me dois de confier ma haine contre un filou,
Ennemi ou ami, pas deux termes plus flous.

Un ennemi juré, un ami déloyal,
Je vais me faire curé, j’aurai une paix royale.

Bien que sa compagnie me semble délicieuse,
C’est bien une félonie, ses manières vicieuses.

Il a le goût pour plaire, une sacrée bonne mine,
Sans en avoir l’air, son nacré embobine.

Parce que pour plaire aux filles, pas besoin de draguer,
C’est pour lui qu’leurs yeux brillent et il vient nous narguer.

Voilà, pour faire son rat, il nous fera des signes,
Pendant qu’nous, on courra pour n’pas perdre la ligne.

Sous son bel emballage, de beaux abdominaux,
Dont il fait étalage, jouant les marginaux.

Je jalouse son bronzage et son odeur charmante,
Il traverse les âges, rend les femmes aimantes.

Oui les filles vous craquez ! Faut mettre le holà.
On existe pourtant après le chocolat !

Parce que quand, avoue-le, devant moi, nue, t’es là,
Tu saurais préférer, une crêpe au Nutella.

Sonnet d’ânes

On rencontre du monde en sortant de l’étable,
Des équidés abondent, des plus aux moins aimables.
Sans tous vous les citer, j’en retiendrai certains,
L’âne voudrait en parler, sans en avoir l’air d’un.

Derrière une fumée rance, on peut apercevoir,
Beaucoup de contenance pour plaire à l’auditoire.
Les dépendants s’arrêtent devant l’âne Ikotine,
Promis demain j’arrête, je l’évite en routine.

Nous écoutons la vie, de monsieur l’âne Oblaisse,
Contestons ses avis, car des propos nous blessent.
C’est pire que d’endurer, bouriquette Dugralle.

Le dernier est moins bête, mais il ne sait pas lire,
Car pour l’âne Alfabète, y’a pas de quoi en rire.
Soyez-en assurés, son défaut m’est égal.

L’âne Ormandy

Je reviens d’un week-end des plus ensoleillés,
Où sourires et fous-rires se seront relayés.

Le vent pousse le froid sur la plage d’Houlgate,
Les douces trajectoires du cerf-volant nous gâtent.

Le barbecue semblait vouloir rivaliser,
Avec le soleil, leurs deux feus attisés.

Quat’lapins sont passés déposer leurs p’tits oeufs,
J’ai cueilli sans casser ces plaisirs bien à eux.

La campagne alentour nous a surpris sans trêve,
Ses paysages entourent la maison de nos rêves.

J’y ai croisé des ânes pour le moins anonymes,
Feignant de reconnaître leur ami l’âne Onîm.

J’aime les sillages des ruelles d’Honfleur,
Ville d’un mariage, de bonheurs et de fleurs.

J’ai fait une connaissance, voici l’âne Ormandy,
Je repasserai le voir, parce que le coeur m’en dit.

L’Homme qui murmurait à l’oreille de l’âne

L’âne Onîm a des amis,
Parmi eux mon petit pote.
Nos balades ont déjà mis,
De l’amitié plein nos bottes.

C’est pour lui que je transmets,
Cette poésie si légère,
À des lecteurs en transe mais,
Prétextant l’anniversaire.

Au pas, au trot, au galop,
Notre philosophie court,
N’étant pas trop mégalo,
Laissant nos dires dans la cour.

Je n’lui souhaite que du bonheur,
L’émergence de ses désirs.
Je sais que j’aurais l’honneur,
D’écouter tous ses plaisirs.

Source d’expirations

Ce soir en commençant d’écrire,
Je n’avais pas d’inspiration.
J’n’ai pas non plus l’envie de rire,
Après une telle conversation.

Pourquoi diable se fatiguer,
A parler pour ne rien confier.
Il n’est pas viable de léguer,
Un discours pour ne pas s’y fier.

Lorsque l’on tombe on s’écorche,
Et souvent sur le même endroit.
Grattant sans cesse son écorce,
Je ne pense être plus adroit.

Pourquoi attendre de l’autre,
Ce que l’on ne saurait faire ?
C’est comme vouloir rendre votre,
Le soucis de mes affaires.

Toujours continuer de se voir ?
Faire en sorte de dialoguer ?
Pourquoi nier la mer à boire,
Laissons là nos deux cœurs voguer.

Pour mieux se revoir demain soir,
Chassons nos questions ce matin.
L’expérience me donne l’espoir,
De retrouver notre Latin.

Il ne vaut mieux pas confondre,
La colère et la rancune.
La première se laisse fondre,
De l’autre ? J’en ai aucune.