L’amour par anticipation

Il était temps que je t’écrive,
Tu es celle que j’attendais,
Je suis posé sur l’autre rive,
Si jamais tu te demandais.

Comment vas-tu depuis toujours ?
Je souhaite avoir de tes nouvelles.
Pourrais-tu me remettre à jour,
En donnant un coup d’manivelle ?

Regarde, prends-le, ça c’est pour toi.
Je l’ai fabriqué de mes mains,
Pour mon cœur ou pour notre toit,
Ce diffuseur de lendemains.

L’avantage pour le moment,
C’est que je ne me risque pas,
A m’enivrer tout doucement,
Tendrement au creux de tes bras.

D’ici tu es déjà si belle,
Mais ma vision est déformée,
Par le son du prénom de celle,
Que je ne saurais pas nommer.

En attendant de te croiser,
Je te le dis sans ton accord,
Avant de pouvoir traverser,
Que je ne t’aime pas encore.

L’âne sœur

Je me souviens très bien, de ce matin d’été,
Les paroles de Fanfan, étaient toutes en fleurs,
Ce n’était pas pour rien, mais pour m’féliciter,
Moi qui étais enfant, d’avoir une petite sœur.

Quel moment émouvant, même encore le disant,
Je rêvais l’avenir, « Quelle sera donc sa place ? »,
Et je pensais souvent, du haut de mes dix ans,
Que l’on allait bien rire, même que c’est trop la classe !

Je me sentais plus grand, j’étais alors grand frère,
Du miens j’devais copier, toute l’habileté,
J’ai eu pour être franc, un poids sur la crinière,
Qui s’appelle en six pieds, responsabilité.

Ce matin est passé, depuis dix-huit printemps,
Une majeure au grand cœur, parsemée de fous rires,
Ne serait pas assez, pour la décrire maint’nant,
Mais continue p’tite sœur, tu nous donnes le sourire.

Un « Maman » privilégié

Les premières poésies, j’les ai apprises pour elle,
Les joues toutes rosies, lui récitant pêle-mêle.

Celle-ci de ma plume, je veux la lui offrir,
Timide mais j’assume, je sais qu’elle peut en rire.

Lui consacrer une fête, c’est quand même peu de chose,
Elle n’en a qu’une en tête, peindre nos vies en rose.

Pour elle l’essentiel, elle me l’a dit un jour,
Des pouvoirs démentiels, gentillesse et « bonjour ».

Je pense à mes amies, qui deviennent mamans,
Et surtout à la mienne, que j’aime énormément.

Je suis sincèrement fier d’être un de tes fils,
Merci beaucoup Maman, pour tous tes sacrifices.

L’âne Ormandy

Je reviens d’un week-end des plus ensoleillés,
Où sourires et fous-rires se seront relayés.

Le vent pousse le froid sur la plage d’Houlgate,
Les douces trajectoires du cerf-volant nous gâtent.

Le barbecue semblait vouloir rivaliser,
Avec le soleil, leurs deux feus attisés.

Quat’lapins sont passés déposer leurs p’tits oeufs,
J’ai cueilli sans casser ces plaisirs bien à eux.

La campagne alentour nous a surpris sans trêve,
Ses paysages entourent la maison de nos rêves.

J’y ai croisé des ânes pour le moins anonymes,
Feignant de reconnaître leur ami l’âne Onîm.

J’aime les sillages des ruelles d’Honfleur,
Ville d’un mariage, de bonheurs et de fleurs.

J’ai fait une connaissance, voici l’âne Ormandy,
Je repasserai le voir, parce que le coeur m’en dit.

L’Homme qui murmurait à l’oreille de l’âne

L’âne Onîm a des amis,
Parmi eux mon petit pote.
Nos balades ont déjà mis,
De l’amitié plein nos bottes.

C’est pour lui que je transmets,
Cette poésie si légère,
À des lecteurs en transe mais,
Prétextant l’anniversaire.

Au pas, au trot, au galop,
Notre philosophie court,
N’étant pas trop mégalo,
Laissant nos dires dans la cour.

Je n’lui souhaite que du bonheur,
L’émergence de ses désirs.
Je sais que j’aurais l’honneur,
D’écouter tous ses plaisirs.

Source d’expirations

Ce soir en commençant d’écrire,
Je n’avais pas d’inspiration.
J’n’ai pas non plus l’envie de rire,
Après une telle conversation.

Pourquoi diable se fatiguer,
A parler pour ne rien confier.
Il n’est pas viable de léguer,
Un discours pour ne pas s’y fier.

Lorsque l’on tombe on s’écorche,
Et souvent sur le même endroit.
Grattant sans cesse son écorce,
Je ne pense être plus adroit.

Pourquoi attendre de l’autre,
Ce que l’on ne saurait faire ?
C’est comme vouloir rendre votre,
Le soucis de mes affaires.

Toujours continuer de se voir ?
Faire en sorte de dialoguer ?
Pourquoi nier la mer à boire,
Laissons là nos deux cœurs voguer.

Pour mieux se revoir demain soir,
Chassons nos questions ce matin.
L’expérience me donne l’espoir,
De retrouver notre Latin.

Il ne vaut mieux pas confondre,
La colère et la rancune.
La première se laisse fondre,
De l’autre ? J’en ai aucune.

La nostalgie de la cigogne

Je pense à des parents d’aujourd’hui,
C’étaient des copains d’classe.
Ils ne vont plus connaître l’ennui,
Leur enfant a pris place.

Dans leur amour on y comptait deux,
Maintenant ils sont trois.
Je compte sur eux pour être heureux,
Et jamais à l’étroit.

J’en connais qui sont déjà quatre,
Depuis un an tout rond.
Le petit ne s’laisse pas abattre,
Et il a bien raison.

J’vous présente Sarah et Raphaël,
Grande sœur et petit frère.
J’en profite et leur souhaite pelle-mêle,
Un bon anniversaire !

Je couve ma nostalgie douc’ment,
Excusez-moi du peu !
Quand les amis pondent des enfants,
On grandit tous un peu.